Le secteur du Bâtiment est composé principalement de petites et moyennes entreprises. Il compte 300 000 entreprises qui emploient 912 000 salariés ; 94 % de ces entreprises ont moins de 11 salariés.
Aujourd'hui près de la moitié des entrepreneurs ont plus de 50 ans. Par conséquent, au moins 100 000 entreprises du bâtiment seront à reprendre dans les 10 ans à venir.
Réussir la transmission est donc important en termes d'emplois et d'activité.
Préparer la transmission de l'entreprise est un enjeu personnel pour chaque entrepreneur concerné.
Pourquoi un entrepreneur doit-il s'impliquer ?
Pour assurer la pérennité de son entreprise
Si le dirigeant prend sa retraite sans avoir préparé l'entreprise ni son environnement à ce départ,
l'entreprise peut être confrontée à des turbulences dues aux inquiétudes du personnel, des
clients, du banquier, des fournisseurs…
L'entreprise risque d'être désorganisée, de perdre des clients, de perdre sa rentabilité.
Reprise dans de mauvaises conditions, l'entreprise pourrait être conduite à la liquidation.
Pour protéger sa famille
Malgré les évolutions récentes de la législation en matière de protection du conjoint survivant
(loi du 3 décembre 2001 applicable depuis le 1er juillet 2002), il n'est pas inutile de prendre toute
mesure opportune pour assurer au conjoint un niveau de vie décent en cas de disparition
prématurée du chef d'entreprise.
Le souci de l'entrepreneur est aussi de protéger ses enfants.
En cas de décès, ceux-ci devront, dans l'urgence, faire un choix parfois difficile : vendre
l'entreprise ou la garder ?
Et dans le cas où l'un d'eux souhaite reprendre l'entreprise, les moyens qui lui permettront de
continuer dans des conditions viables sans léser ses frères et soeurs devront être très
rapidement mis en place.
En effet, quelle que soit la décision, la rapidité s'impose car une situation d'indivision n'est pas
confortable, en particulier lorsqu'elle concerne une entreprise.
Pour préserver les intérêts de celui qui reprend l'entreprise
Transmettre une entreprise c'est transmettre un capital, mais aussi transmettre un savoir et un
pouvoir.
Pour qu'un repreneur ait toutes les chances de réussir, il faut prendre le temps de le
former au métier de dirigeant et de lui faire connaître l'entreprise.
Pour réaliser un bonne transmission, toutes les questions doivent avoir été posées bien avant le
départ en retraite de l'entrepreneur.
A défaut, on peut courir à la catastrophe : en effet, environ
10 % des dépôts de bilan sont dus à une transmission non préparée ou mal préparée.
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Quand se préoccuper de sa succession ?
Très tôt
De nombreuses décisions de gestion peuvent avoir des conséquences lors de la transmission :
- Lorsque l'entrepreneur investit pour construire un atelier, un entrepôt ou des bureaux par
exemple : intégrer très tôt une réflexion sur la transmission future de ces biens permet de faire
des choix plus adaptés, comme mettre ce patrimoine dans une SCI familiale plutôt que dans
l'entreprise.
L'entreprise, sans immobilier, sera ainsi plus facile à vendre, les biens immobiliers
pouvant constituer un revenu supplémentaire pour l'entrepreneur ou être transmis aux enfants
(ou à ceux qui ne reprendraient pas l'entreprise, par exemple).
- Lorsqu'il développe son affaire : en présence de plusieurs enfants, il a tout intérêt à faire
entrer rapidement dans le capital celui qui est destiné à lui succéder, afin de faciliter ensuite le
partage des biens.
Identifier des repreneurs possibles
Trouver le bon repreneur n'étant pas toujours chose facile, il est important de préparer son
départ : faire émerger assez tôt des vocations parmi les salariés ou les membres de la famille,
les préparer et les former à leur futur métier de dirigeant fait partie de la mission d'un dirigeant
d'entreprise.
L'ESJDB – Ecole supérieure des Jeunes dirigeants du Bâtiment – contribue à cette
formation.
Prévoir des délais
Lorsque la décision de se retirer est prise, trois à cinq ans, parfois davantage, peuvent être
nécessaires pour bien préparer la transmission de son entreprise. Il faut donc y penser dès 50-
55 ans.
Se faire conseiller
Préparer seul cette étape importante de la vie professionnelle est difficile. L'ensemble du
patrimoine est souvent concerné et pas seulement l'entreprise.
Les conseillers habituels du chef
d'entreprise interviennent dans ce domaine : notaires, experts comptables, etc. mais aussi sa
Fédération départementale à travers son service Transmibat (réseau de compétences créé
pour accompagner les adhérents dans leur parcours de transmission).